Corine Fiorenti

Qu'est ce qu'un...#virus émotionnel?

27 Séptembre 2022

Pourquoi explorer de nouvelles perspectives sur le virus émotionnel dans le  climat sanitaire et politico économique que nous traversons est important?

 

Qu’est-ce qu’un virus?

Le mot virus en latin signifie : poison, toxine. 

Sa définition médicale : venin (des maux vénérien), toxine, substance organique,  agent de contagion des maladies infectueuses, et de façon plus générale germe pathogène.

Regardons maintenant, sa définition biologique : entité biologique qui nécessite une cellule hôte, dont il utilise les constituants pour se multiplier et par extension agent contaminant.

Donc, il s’agit d’une particule microscopique inaffectueuse qui pour se répliquer nécessite la présence d’un hôte. Il a besoin d’entrer dans son système cellulaire en utilisant son métabolisme. Quand le virus génère un maladie il est considéré comme pathogène. Le virus se propage par contagion d’un individu déjà infecté à un autre. A noter que certains virus contactent les humains, les animaux et les végétaux.

Quelles théories scientifiques en présence?

A partir des définitions ci-dessus il se profile donc deux approches différentes pour définir ce qu’est un virus, comment en appréhender la contagion et le soin à y apporter.

Dans un premier temps,  l’approche médicale  la plus classique, la plus commune, et aussi la plus répandue. Héritière des recherches de Pasteur, elle considére le corps humain comme victime d’attaques par des corps étrangers comme les virus qui créent la maladie. La proposition est de mettre à disposition des traitements et des médicaments pour y palier.

La seconde perceptive, est issue de la biologie. Elle met en évidence qu’un virus ne se loge pas dans un corps sain. Mais que les agents pathogènes quand ils se développent, favorisent la contagion et la prolifération. Elle va donc favoriser un travail en amont sur les immunités, afin de renforcer l’organisme souvent appelé terrain. Et ceux afin d’éviter toute intrusion pathogène et toute contamination. C’est la théorie de Béchamp.

Au vu du développement de l’industrie pharmaceutique d’aujourd’hui, nous comprenons aisément les choix opérés par notre société. Il est probable que la raison économique soit le principal facteur décisionnel de ces défenseurs.

Pourtant à la fin de sa vie Pasteur a dit «  Béchamp avait raison, le microbe n’est rien, le terrain est tout .»

Cette analyse rapide des perspectives en présence, a le mérite de donner une première orientation de réflexion. Une nouvelle façon d’envisager l’approche du virus et la manière de l’appréhender se dessine, celle de la perspective du terrain.

Quelle analogie avec le virus émotionnel ?

Et s’il en était de même avec le virus émotionnel ?

La première perspective, considére notre environnement comme nous impactant et nous affectant. Nous subissons ses agressions, qui nous modèlent pour nous soigner ensuite. Les êtres vivants sont alors devenues  les victimes de leur environnement. Laissant l’environnement modeler leurs émotions dont ils deviennent les nouveaux dépositaires et dont ils perpétent la contagion.

Notre monde moderne ne connait que trop ce fonctionnement. Le marketing, le commerce et autres techniques d’influence y puisent leurs sources. C’est entre autre, une des raisons du succès des réseaux sociaux aujourd’hui. Les algorithmes analysent vos gouts, vos sujets d’intérêt principaux. A partir d’une meilleure compréhension de qui vous êtes ils vous impactent, vous influencent avec les personnes, les idées, les produits et services qui vous correspondent le mieux. La stimulation de votre dopamine, vous incite a vouloir toujours plus des apports virtuels proposés. Ainsi peuvent-ils influencer vos émotions, vos décisions voir même vos achats. Et tout cela reste bien souvent en dessous  de votre seuil de conscience. Sommes nous contaminés par le virus émotionnel des réseaux sociax?

En revanche qu’en est-il si nous reprenons l’analogie du terrain?

Premièrement, cette vision part de l’organisme, et donc de la source de l’émotion de chaque individu. C’est  un reversement complet de perspective.

Le premier avantage que nous pourrions y voir, c’est la possibilité de contacter nos besoins et d’y répondre en fonction de qui nous sommes vraiment. Qu’est ce qui est important pour moi ? Comment puis je être heureux ?

Le second avantage, conséquence directe du premier est de retrouver du pouvoir sur nos décisions et notre vie. Elle nous permet un alignement avec le flux naturel de la vie, dont nous devenons alors acteur.

Alors comment trouver un juste équilibre pour vivre en harmonie avec son environnement ?

Nouveau regard sur le virus émotionnel

Nous avons vu que nous ne pouvions avoir que peu de prise sur l’ensemble de notre environnement quel qu’il soit, médias, gouvernement, politique, réseaux sociaux, travail, personnes que nous fréquentons, et même nos proches. Cela nous frustre d’autant lorsqu’il s’agit de personnes proches. Surtout si ce qu’elle disent en général et à propos de nous en particulier, ne correspond pas à ce que nous aimerions entendre, ou voir. Certes nous souhaiterions les voir changer, qu’elles se comportent autrement, mais nos tentatives de les faire évoluer sont vaines. Et de toute façon, il y aura toujours des choses et des personnes à changer, c’est sans fin. Nous voyons bien que cette voie est à la fois contrariante et souvent sans réel impact positif. 

Sans nous en rendre compte, c’est pourtant souvent vers elle que nous nous tournons. Par facilité car elle nous fait faire l’économie de la remise en question.

Le pouvoir de nos émotions

Ici aussi il s’agit d’opérer un changement de perspective. Même si à priori ce n’est pas ce que nous souhaiterions. Et si tout partait de nous ? Et si le virus émotionnel était une alerte bienveillante ? Pourquoi ? Parce que c’est le seul endroit ou nous nous offrons la possibilité d’opérer un changement. Et ceux par un travail sur nos pensées. Parce que reprendre du pouvoir sur nos pensées, c’est reprendre du pouvoir sur nos émotions et les transformer. 

Alors nous pouvons dire, le virus émotionnel n’est pas une fatalité. Mais plutot une manière de nous interroger face à la vie, et opérer de nouveaux choix. C’est déjà une première prise de conscience de se dire que nous avons la possibilité de devenir acteur de la manière dont nous souhaitons vivre les situations qui se présentent dans nos vie. Ce soulagement implique l’engagement de notre responsabilité.

Là ou je porte mon attention je crée

Comprendre que nous avons la possibilité de reprendre du pouvoir sur notre vie est une chose. Y parvenir en est une autre. Revenons sur le postulat de ceux sur quoi nous avons le moyen d’agir, est sur nous. Le reste étant en dehors de notre champs de contrôle.

A première vu cela est très décevant, mais c’est pourtant la réalité. Se replacer au centre de nos préoccupations et opérer les changements qui nous conviennent devient alors notre priorité. Ce décalage parait accessoire mais il est primordial. C’est le « Soyez le changement de ce que vous voulez voir dans le monde » du Mahatma Gandhi. Il nous replace au centre de notre vie. Ainsi en choisissant délibérément là ou nous portons notre attention nous retrouvons le pouvoir de créer notre réalité, aligné à notre être profond.

Une fois le recentrage et l’alignement a notre être profond effectué, nous pouvons revisiter ce que nous disent nos émotion sous un autre jour.

A savoir cet ami qui vous dénigre dans votre dos, ces personnes qui s’approprient vos idées, cette trahison, les injustices, les rejets que vous subissez,  ce licenciement, cette promotion qui n’aboutit pas, votre conjoint qui vous trompe ou vous quitte, vos enfants qui se disputent, votre maladie ou celle d’un proche, la perte d’un être cher, les informations catastrophiques du monde etc…

Suivant notre systeme de valeur et de croyance il est normal de réagir. C’est tout simplement humain.  

Faire un pas de côté

Si par la prise de recul nous parvenons à ne plus considérer l’émotion comme une réaction à notre environnement. Mais plutôt comme une alerte pour vous prévenir qu’un dérèglement s’opéré par rapport a note alignement. Un espace s’ouvre pour nous donner un regard plus distancié sur la situation. Vous pourrez peut être vous dire que ces personnes, ces situations vous éloignent de votre alignement intérieur et qu’il vous appartient de rétablir le bon rapport à la vie qui est la vôtre. Cette prise de recul couplée avec ce nouveau regard sur les situations qui vous sont présentées vous permet de reprendre le flux de votre vie.

Cette attitude, autorise aussi dans un premier temps de s’affranchir de vouloir à tout prix comprendre le pourquoi du comment de la situation.  Ou d’essayer de la changer par des actions. Mais bien de modifier le regard et les pensées que vous portez sur elle  Et trouver ce qui est plus adapté pour vous et se réaligner à qui vous êtes. Cette distanciation permet un regard plus juste. Pour de nouveau se laisser porter par le courant de notre vie singulière.  

Ecouter ce qui est

Ecouter et accépter ce qui est redonne une certaine liberté d’action pour savoir si nous souhaitons être dépositaire des  virus émotionnels ambiant ou pas. Cela passe comme nous l’avons vu par un travail sur nos pensées.

L’antidote à la contagion est d’amener de la conscience sur votre état émotionnel et de décider de le modifier avec des pensées qui correspondent à votre être profond et non celui qui vous a été transmis. Mais parfois nos état émotionnels et ceux qui nous contaminent restent bien en dessous de notre niveau de conscience et nous nous laissons polluer par les états émotionnels qui ne correspondent pas à notre état vibratoire profond.

Ce qui est préoccupant, c’est que nous ne prenons pas le temps d’en prendre soin, ou trop tard, quand par exemple le corps (c’est la somatisation) ou l’esprit (c’est la psychopathologie) disent stop!  Mais aussi nous n’y avons tout simplement pas été éduqué.

C'est déjà le transformer

Lorsque j’anime des ateliers de méditation thérapeutique, ou pendants les séances en thérapie, j’ai remarqué qu’il faut parfois très peu de temps à la plupart des personnes qui pratiquent pour la première fois pour prendre conscience de leur état émotionnel du moment. Elles sont les premières surprises des émotions, des ressentis qui les animent.

Dans un second temps elles découvrent les pensées qui y sont associées. Car ce sont ces mêmes émotions, logées dans le cerveau limbique, qui dans la vie quotidienne guident leurs décisions en dessous du seuil de conscience.

Même s’il n’est pas toujours agréable de rencontrer des émotions souvent négatives, les personnes sont toujours heureuses de ces prises de conscience. Car elle peuvent maintenant porter un regard plus lucide sur les situations. Faire des choix différents et sortir de schémas souvent répétitifs.

A l’image du COVID qui vient frapper à nos portes pour tester nos capacités immunitaire, le virus émotionnel vient challenger notre niveau de conscience. Nous avons donc tout intérêt à nous réconcilier avec nos émotions et nos pensées. Car finalement ces dérèglement si nous les écoutons à  temps nous veulent du bien. Ce sera le sujet de mon prochain article, L’émotion, une amie qui vous veut du bien.