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Corine Fiorenti
Automutilation comprendre et faire face
Causes, symptômes et traitement
Versailles Aout 2023
L’automutilation est le fait de se causer délibérément de la douleur ou des dommages à son propre corps. L’automutilation ou passages à l’acte auto-agressifs ou encore self harm peut être suicidaire ou non suicidaire. Le terme d’automutilation est utilisé pour couvrir un large éventail de comportements.
Ces comportements complexes sont souvent mal compris. Bien qu’ils touchent de nombreuses personnes en quête d’émotivité. En cela l’automutilation est souvent l’expression silencieuse d’une douleur émotionnelle, non exprimée. Elle demeure un sujet sensible mais essentiel à aborder dans le contexte de la santé mentale. Compte tenu de son évolution exponentielle actuelle notamment chez les adolescents et les jeunes adultes.
A partir de données cliniques et depuis mes observations dans mon cabinet de psychothérapie à Versailles, mon objectif est de vous fournir des informations approfondies et des stratégies efficaces pour comprendre et faire face à l’automutilation. Cet article vise à démystifier ce comportement, à explorer ses racines profondes et à offrir des solutions concrètes pour aider les individus à traverser ces moments difficiles. Ensemble, nous explorons les facettes complexes de l’automutilation et les chemins qui conduisent vers la guérison afin de retrouver un épanouissement émotionnel sain.
Qu'est-ce que l'automutilation ?
De façon commune, l’automutilation, c’est quand une personne se blesse pour faire face à des pensées et des sentiments très difficiles, des souvenirs douloureux ou des situations et des expériences accablantes. C’est une destruction délibérée d’un tissus corporel.
De manière plus subtile, c’est aussi un moyen de se représenter et d’apprendre à se connaitre à différents degrés: sentiments et pensées conflictuelles, sentiments diffus incontrôlables ou un moyen de rencontrer les états chaotiques d’un traumatise. Aussi l’automutilation est considéré comme une atteinte à l’intégrité de la santé mentale. Il est important que les familles, amis, écoles, collègues, soignants ou toute personne rencontrant des personnes qui s’auto mutilent adoptent une attitude bienveillante et non jugeant sur le trouble.
De façon plus détaillée on peut décrire l’automutilation comme une moyen de :
- Exprimer une sentiment, quelque chose de difficile que la personne ne peut mettre en mots
- Se distraire d’émotions douloureuses
- Matérialiser des pensées ou des sentiments en quelque chose de visible
- Transformer la douleur émotionnelle en douleur physique
- Réduire les sentiments ou les pensées en douleur physique
- Echapper aux souvenirs traumatisants
- Se punir pour ses sentiments et ses expériences
- Rompre avec l’engourdissement, l’anesthésie émotionnelle, la dissociation d’origine traumatique
- Exprimer des idées suicidaires sans passer à l’acte de suicide
A partir de cette description il se dessine trois thèmes principaux qui parlent tous de la manière dont la personne gère sa douleur intérieure et sa vulnérabilité:
- mériter et accepter la douleur,
- chercher un moyen pour ne pas ressentir la douleur
- être profondément blessé sans trouver l’aide de personne.
Les différents comportements d’automutilation varient d’une personne à une autre. Ils peuvent prendre différentes formes et leur fréquence est variable. Les comportements d’automutilation peuvent inclure :
- Se couper, se mordre, se gratter, se brûler la peau
- Gratter des plaies ou des croutes pour qu’elles ne guérissent pas
- Arracher des cheveux ou de la peau
- Donner des coups de poings, se frapper le corps, se cogner la tête, se balancer
- Prendre des substances nocives ou avaler des objets
Mais aussi d’autres moyens moins évidents à premier abord comme :
- Se blesser ou se mettre en danger (conduire de manière imprudente…)
- Boire, manger de façon excessive
- Se droguer
- Avoir des relations sexuelles non protégées
Quelque soient les raisons et les formes que prend l’automutilation, il est important de comprendre que l’on peut se faire aider pour la dépasser. Et que l’on peut apprendre d’autres façons de se comporter plus saines de s’auto apaiser.
Perspective psychologique
Lorsque les défis de vie nous challengent, l’organisme doit faire face à des changements cognitifs, biologiques, psychologiques et sociaux. La personne est alors sollicitée sur sa capacité de résolution des problèmes, de régulation des affects et de réciprocité relationnelle. Pour y faire face de manière ajustée, cela demande souvent une identité et une représentation de soi mature. L’excitation émotionnelle, l’impulsivité, les sentiments difficiles et le stress interpersonnel sont souvent accablants, et les comportements à risque ne sont pas rares dans ces périodes de vie (adolescence, évènements perturbants ou de changement, pertes, deuils…).
Le fait de nuire au corps peut donc être le signe d’un trouble du développement ou d’un déficit de la structure de soi. L’automutilation traduit alors une tentative de mettre en place des éléments impliqués dans la construction d’un sens de soi, de sa réprésentation physique, l’établissement de frontières entre soi et les autres, et une mémoire autobiographique narrative.
Un autre perspective sous-tend que le corps devient alors le champ de bataille de l’identité de soi. Et ou il est alors vécu comme un objet, différent de soi. Donnant la permission qu’il peut être traité, puni ou discipliné par des agressions physiques en tout genre. L ‘automutilation quel que soit la forme qu’elle prend, s’exprime alors comme perturbations et déficience dans la capacité de « mentalisation ». Il s’agit alors de réhabilité la capacité à comprendre son propre comportement et celui des autres. Ainsi que les états mentaux en jeu.
Nous pouvons alors en conclure que, le développement de la mentalisation est essentiel pour l’intégration des affects, le contrôle des impulsions, la différenciation avec les autres et enfin une représentation cohérente de soi.
Ces intégrations successives permettent de relever les défis tant de développement que des événements douloureux de vie voir des traumatismes de l’enfance. Et cela aux plans cognitifs, émotionnels et relationnels. Cette intégrité retrouvée permet alors à la personne de développer sa capacité à se représenter, à comprendre son propre comportement et celui des autres.
Causes et symptômes
Les Facteurs qui contribuent à l’automutilation
Il existe un certain nombre de facteurs qui rendent des personnes plus à risque à adopter des comportements d’automutilations que d’autres :
- Faire l’expérience d’un trouble de la santé mentale qui augment la vulnérabilité de la personne come la dépression, l’anxiété, les troubles de la personnalité borderline, les troubles du comportement alimentaire..
- Les expériences traumatisantes
- Des difficultés émotionnelles non résolues
- La pression sociale
- Vivre un deuil complexe (suicide, accident…)
L’automutilation peut être enracinée dans un mélange complexe de facteurs. Il est essentiel de souligner que l’automutilation n’est pas un choix volontaire, mais plutôt une tentative de faire face à la souffrance. En reconnaissant ces déclencheurs potentiels, nous pouvons commencer à élaborer des approches personnalisées pour comprendre et guérir.
Après s’être automutilée, la personne peut ressentir un sentiment de libération à court terme, mais il est peu probable que la cause de la détresse disparaisse. L’automutilation peut également susciter des émotions encore plus difficiles et la personne peut se sentir plus mal.
Même s’il y a toujours des raisons derrière quelqu’un qui se blesse, il est important de savoir que l’automutilation comporte des risques. Une fois que vous avez commencé à pratiquer l’automutilation de façon régulière et à en dépendre, cela peut prendre beaucoup de temps pour vous débarrasser de cette habitude.
Comment savoir si quelqu’un s’automutile? Identifier les signes de l’automutilations
Identifier l’automutilation chez soi ou chez un proche exige une attention particulière aux signes physiques et émotionnels. Les coupures cachées, les bras couverts en permanence ou les retraits sociaux marqués peuvent tous être des indicateurs. Cependant, les signes émotionnels, tels que la détresse chronique et les fluctuations d’humeur intenses, doivent également être pris en compte. La communication ouverte et l’écoute attentive sont des outils cruciaux pour reconnaître ces signaux et pour offrir un soutien sans jugement. Certains signes peuvent inclure :
- nouvelles marques sur le corps (coupures, brûlures, grattage, marques corporelles…)
- retrait social des amis, de la famille, de l’école et du travail
- une baisse de performance à l’école, au travail ou de toutes les activités
- changements d’humeur, de la qualité de sommeil et des habitudes alimentaires
- ne pas participer à des activités qu’ils appréciaient autrefois ou éviter les occasions où leurs blessures seront exposées (comme la plage ou la piscine)
- porter des vêtements pour couvrir les blessures
- trouver des excuses pour les blessures ou le comportement
- être secret – cacher des objets pointus ou dangereux.
Les Raisons de l’automutilation sous-jacentes
L’automutilation est rarement superficielle. Approfondir les raisons qui sous-tendent ce comportement peut aider à comprendre les émotions sous-jacentes. C’est une étape essentielle vers le rétablissement et la guérison émotionnelle. Les émotions refoulées, les traumatismes du passé et les schémas de pensée négatifs peuvent tous jouer un rôle dans le comportement auto infligé. S’engager dans une exploration émotionnelle avec un professionnel peut aider à démêler ces fils complexes et à développer des mécanismes plus adaptatifs dans la gestion des émotions.
Pour les jeunes enfants, les adolescents et les jeunes adultes de nombreuses choses stressantes (agents stressants) se produisent en même temps. Non seulement ils font face à des changements dans leur corps, mais ils essaient de jongler avec des exigences qu’ils n’avaient pas quand ils étaient plus jeunes (comme les études, le travail, les relations, être plus indépendants et avoir plus de responsabilités).
Les facteurs de stress qui peuvent augmenter le risque d’automutilation comprennent :
- ruptures ou les conflits familiaux
- difficultés relationnelles
- fréquenter d’autres personnes qui s’automutilent
- avoir des antécédents familiaux d’automutilation
- être victime d’intimidation
- problèmes scolaires ou professionnels
- abus d’alcool et de drogues
- traumatisme passé, négligence ou abus
Les facteurs personnels qui peuvent augmenter le risque d’automutilation d’une personne comprennent :
- des antécédents d’automutilation
- subir des agressions ou des violences
- problèmes de santé mentale
- faible estime de soi
- mauvaise image corporelle et haine de soi
- maladie physique ou handicap
- impulsivité – agir sans réfléchir
- faibles capacités d’adaptation
- difficultés à résoudre des problèmes.
Traitements
L'importance de traiter les comportements d'automutilation : effets à court et à long terme
Les comportements d’automutilation comme tout type de trouble de santé mentale, doit être abordé et traité dès que possible pour réduire le risque qu’il ne devienne une habitude ce qui pourrait entraîner l’aggravation des comportements et des blessures.
Les comportements d’automutilation sont caractérisés par des blessures physiques. Ainsi, les conséquences à court terme de l’automutilation comprennent des infections ou des lésions. Ainsi cela peut également causer des problèmes sociaux. Car une personne qui s’automutile peut s’isoler des autres en raison de la honte et de la culpabilité de ses blessures physiques.
Si le comportement nocif n’est pas traité, le comportement peut devenir plus fréquent et plus grave. Entraînant des blessures et des cicatrices plus graves. Cela peut également augmenter le risque de suicide.
Quelques stratégies d’adaptation pour faire face aux conduites d’autodestruction
Lorsqu’il s’agit de faire face à l’automutilation, la diversité des stratégies de gestion émotionnelle est cruciale pour gérer les sentiments désagréables et les situations difficiles. Alors, vous pouvez trouver des stratégies d’auto apaisement qui vous y aideront en fonction vos besoins.
Si vous vous automutilez pour exprimer de la douleur et des émotions intenses:
- Peindre , dessinez avec des crayons de couleur, des pastels ou de la peinture
- Commencer à écrire et à exprimer vos sentiments
- Composer un poème ou une chanson pour dire ce que vous ressentez
- Notez tout sentiment négatif, puis bruler ou déchirez le papier
- Écoutez de la musique qui exprime ce que vous ressentez
- Méditer
Pour vous calmer et vous apaiser :
- Prendre un bain ou une douche chaude
- Caresser ou câliner votre animal de compagnie chien ou chat
- Enveloppez -vous dans une couverture chaude ou sous la couette
- Massez votre corps
- Écoutez de la musique apaisante
- Faites de la relaxation, des exercices de respiration profonde
Parce que vous vous sentez déconnecté ou perdu :
- Appelez un ami ou un proche
- Prendre une douche froide
- Tenez un glaçon dans le creux de votre bras ou de votre jambe
- Mâcher quelque chose avec un goût très fort, comme des piments, de la menthe poivrée ou un zeste de pamplemousse
- Rejoindre des groupes d’entre aide en ligne, ou des chats
Pour relâcher la tension ou évacuer la colère :
- Courez, dansez, sautez à la corde, boxez, frappez
- Frappez un coussin ou un matelas ou criez dans votre oreiller
- Pressez une balle anti-stress ou écrasez de la pâte à modeler ou de l’argile
- Déchirez quelque chose (des feuilles de papier, un magazine)
- Faire du bruit (jouer d’un instrument, taper sur des casseroles et des poêles)
Vous pouvez aussi utilisez des substituts à la sensation de coupure de la peau:
- Utilisez des feutres rouge ou de couleur pour dessiner sur votre peau à l’endroit où vous avez l’habitude de vous couper
- Frottez des glaçons sur votre peau là où vous vous coupez habituellement.
- Placez des élastiques sur vos poignets, bras ou jambes et faites les claquer au lieu de vous couper.
Comment traiter les comportements d'automutilation ?
Lorsque vous vous automutilez, il existe plusieurs options de traitement que vous pouvez explorer. Les plus efficaces sont la psychothérapie. Il est important de se rappeler que ce comportement nuisible est souvent lié à un trouble de santé mentale. Vos troubles peuvent être diagnostiqués par un professionnel de la santé mentale.
La thérapie est l’une des options de traitement les plus efficaces utilisées par les thérapeutes pour une variété de problèmes de santé mentale et de les troubles liés au traumatisme y compris l’automutilation. Il existe un large éventail de thérapies. Vous pouvez choisir parmi les meilleures thérapies pour les traumatismes la thérapie qui vous convient le mieux et la plus efficace. Le travail thérapeutique vous aide à comprendre la façon dont vos pensées, vos émotions et vos actions interagissent les unes avec les autres. Cela signifie que vous pouvez agir sur les processus par lesquels vos pensées conduisent à des émotions qui entraînent l’automutilation. Ensuite, vous pouvez apprendre à ajuster ces processus pour diminuer vos symptômes.
Si vous vous mutilez en raison de pensées suicidaires, contactez immédiatement les services d’urgence, appelez SOS AMITIES disponible 24h/24 et 7/7 au 09 72 39 40 50 ou rejoignez les urgences psychiatriques les plus proches.
Un thérapeute peut vous aider à développer de nouvelles techniques et stratégies d’adaptation pour arrêter l’automutilation, tout en vous aidant à comprendre pourquoi vous vous blessez.
Le comportement d’automutilation ne se produit pas par hasard. Il existe de vraies raisons à ces maux. C’est une expression extérieure de la douleur intérieure. Elle trouve souvent ses racines dans la petite enfance pouvant aller jusqu’à à des traumatismes vécus dans l’enfance. L’automutilation peut être votre façon de faire face à des sentiments liés à des abus passés, à des flashbacks, à des sentiments négatifs à propos de votre corps ou à d’autres souvenirs traumatisants, même si vous n’êtes pas encore conscient des liens.
Trouver le bon thérapeute
Trouver le bon thérapeute peut prendre un certain temps. Il est très important que le thérapeute que vous choisissez ait de l’expérience dans le traitement des traumatismes et de l’automutilation. Mais la qualité de la relation avec votre thérapeute est probablement le plus important des criters à prendre en compte. Vous devez vous sentir en confiance et en sécurité en sa présence :
- Grace a l’attitude sécurisante du thérapeute vous pourrez briser enfin le silence et lui confier votre souffrance
- Apprendre à vous connaitre
- Ecouter les émotions, faire les prises de consciences nécessaires, pour les contextualiser dans votre histoire
- Se réapproprier votre corps et lui donner sa juste place
- Dépasser les modelés relationnels douloureux
- Adopter un nouveau regard pour gérer la réalité de votre vie quotidienne
Faites confiance à votre instinct pour faire le choix du thérapeute qui vous convient.
Le changement est possible. Lorsque vous êtes prêt à faire le premier pas pour traiter les comportements d’automutilation contactez le cabinet de psychothérapie de Corine Fiorenti . Nous franchirons les prochaines étapes ensemble, vers la version la plus complète et intégrée de vous-même.